MANIFESTE DU CORONA
Pour une adaptation de la politique
Depuis plus de six mois, nous vivons avec des mesures contre le coronavirus. Une politique initialement destinée à prévenir une surcharge de soins (“aplatir la courbe”) a progressivement cédé la place à la prévention de l’infection en tant que telle (“écraser la courbe”). Il n’y a pas eu d’information transparente sur ce choix politique, ni de débat public à ce sujet.
Avec ce manifeste, nous nous adressons aux décideurs politiques en leur demandant d’urgence d’éviter d’entretenir la panique, sans pour autant sous-estimer la gravité de l’épidémie.
1.
Les mesures doivent s’inscrire dans une politique à long terme et être en équilibre avec la menace réelle et le bien-être social au sens large.
2.
Les mesures doivent à tout moment être compatibles avec les réalisations de l’État de droit démocratique et doivent être soumises à un contrôle constitutionnel. Elles ne sont prises qu’après consultation et avec l’appui explicite des représentants élus du peuple. En outre, les autorités doivent communiquer toutes les mesures à l’ensemble de la population de manière claire et sans ambiguïté.
3.
Les mesures qui ne sont pas suffisamment fondées sur un consensus scientifique ne peuvent pas être maintenues. Certaines mesures récentes ont également été incohérentes, disproportionnées et/ou dommageables à long terme. Afin d’éviter de nouveaux dommages collatéraux d’ordre mental, social, culturel et économique et de maintenir la confiance du public, il est nécessaire d’adapter et de rationaliser les mesures.
4.
Une politique de solidarité à long terme est nécessaire avec les secteurs les plus touchés : hôtellerie, culture et événements, commerce de détail, etc.
5.
Il est nécessaire d’accorder une attention systématique aux conséquences spécifiquement problématiques pour, entre autres, les jeunes, les personnes âgées, les personnes défavorisées et celles qui n’ont pas accès à des espaces extérieurs privés. L’augmentation des taux de pauvreté, la violence domestique et les retards de diagnostic et de traitement méritent également une attention supplémentaire et attentive.
6.
Le virus est souvent présenté de manière exagérément effrayante, sans les nuances nécessaires. Nous demandons qu’au moins les médias officiels encadrent les faits et les mettent en perspective. Ils devraient mettre les statistiques dans une vue d’ensemble globale et arrêter les reportages sensationnels. Trop souvent, les exceptions sont présentées comme de grands faits et les grands faits qui ne sont pas spectaculaires ne sont pas présentés.
7.
La mise au point, l’expérimentation et le déploiement d’un vaccin sûr en grande quantité constitueront un autre immense défi. Les vaccins ne seront pas la panacée à court terme. Il est donc plus sage de développer également des mesures qui nous permettent d’apprendre à vivre avec le virus de manière humaine.
8.
Les preuves scientifiques de la valeur ajoutée d’une obligation générale de porter un masque oral en plein air sont insuffisantes. La prolifération des réglementations restrictives sur les masques oraux et la verbalisation qui y est associée doit cesser. Les masques buccaux sont physiquement et socialement lourds et il convient d’envisager en premier lieu des solutions de remplacement chaque fois que cela est possible.
9.
Il est inacceptable que les personnes très âgées perdent leurs contacts sociaux au cours de leurs dernières années de vie sans leur consentement sous prétexte de les protéger contre la maladie. L’isolement imposé jusqu’au moment du décès est inhumain et devrait être organisé différemment dès que possible avec la participation des personnes âgées (associations) elles-mêmes.
10.
Le gouvernement pourrait faire des progrès en matière de santé dans de nombreux autres domaines en prenant des mesures décisives. Par exemple, il existe un consensus scientifique pour des mesures contre le bruit et la pollution atmosphérique, la solitude, le stress, les accidents de la route et les problèmes climatiques et écologiques. On peut également investir utilement dans la recherche sur le cancer et sur d’autres maladies.
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